La bataille de Bouvines

(27 juillet 1214)

     En 1201, Philippe II Auguste a intenté un procès, en " cour de France ", en vertu de l'usage féodal, à Jean Ier sans Terre qui, pour des raisons d'alliance matrimoniale avait lésé Hugues de Lusignan de la Marche. Jean est déchu de ses droits féodaux, perd ses province du nord de la Loire, qui sont attribuées à Arthur, neveu de Richard Cœur-de-Lion. Arthur devient le vassal du roi de France pour la Bretagne, l'Anjou, le Maine, la Touraine et le Poitou, qui reliait l'Aquitaine anglaise aux côtes normandes. Philippe devait récupérer la Normandie. Mais Jean entreprend de ruiner Arthur et le fait prisonnier. On le retrouve étranglé dans la tour de Rouen.

     Château-Gaillard capitule en 1204, porte de la Normandie. Les terres données par le procès sont conquises une à une. En 1206, Jean sans Terre réclame une trêve : il ne conservera que la Guyenne (Aquitaine). Il cherche alors à coaliser d'autres trônes contre Philippe Auguste, ce qui fut fait. une invasion vient du nord.

     Deux armées sont face à face : l'armée française, menée par Philippe II, dit Auguste, opposée aux troupes du comte de Flandre, du comte de Boulogne et de l'Empereur Otton IV, l'empereur Guelfe. Les anglais viennent renforcer les positions de ces derniers, car la coalition est à l'initiative du roi Plantagenêt Jean 1^er sans Terre.

Le lieu ? la plaine marécageuse entre Bouvines et Tournai.

      Les forces en présence sont disproportionnées. Anglais et germains sont très nombreux, quoique en proie à quelques rivalités, et basés à Valenciennes.

Les français sont commandés par des chefs déterminés à Péronne.

     Dans un premier temps, parce que Péronne est sud-ouest de Valenciennes,  l'armée française veut envelopper Valenciennes vers le nord et attaque au nord-ouest pour couper les renforts éventuels en provenance d'Allemagne ou de Lorraine.

     Pour parer cette manœuvre, l'empereur Otton établit ses troupes entre la Sambre et l'Escaut, dans une plaine marécageuse difficile d'accès. Les français, observant que leur initiative a été contrée, continuent à remonter vers le nord, pour atteindre Lille et le Cambrésis. Les allemands les poursuivent, et se retrouvent face à la cavalerie française, qui s'est déployée sur le plateau de Bouvines.

     En dépit de la trêve du dimanche, tradition militaire fort respectée au Moyen Age, l'empereur Otton IV tente de déborder l'arrière-garde française.

Immédiatement, Philippe Auguste ordonne à son armée, fantassins et cavalerie, de faire volte-face et de se présenter d'un seul corps aux assaillants. Le soleil éblouit les coalisés.

     Trois heures suffisent pour forcer le comte de Flandre à donner sa reddition. Ses troupes se sont enfuies.

Brusquement, fait d'armes considérable, Philippe Auguste s'élance à travers les rangs ennemis au devant de l'empereur Otton ; il manque de se faire capturer, mais cette charge a le mérite de redonner un élan à l'armée française, qui force les allemands à battre en retraite, emmenés par leur Empereur. De nombreux barons sont capturés. 700 flamands bloquent encore l'aile gauche française, mais finissent par se faire massacrer.

C'est une victoire totale de Philippe Auguste.

     Il conquiert une paix pour 5 ans, à Chinon. Jean sans Terre rend à nouveau toutes les possessions anglaises au nord de la Loire, qui deviennent possessions royales (elles couvrent un tiers de la France). Les allemands reconnaissent les conquêtes du roi de France. Le comte de Flandre est fait prisonnier et ramené à Paris. Louis, le fils de Philippe Auguste, poursuit les anglais jusqu'à Londres et occupe la ville sans difficulté.

Stéphane ZEITOUN

29 juillet 2001